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Salut Patate!

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Tout le temps qu’un homme demeure vivant, un malentendu subsistera, une misère, un bonheur, une obscurité maculée d’aubes furtives. Sans jamais sembler savoir quel chemin emprunter dans ce siècle fécond en culs-de-sac, c’est à ce carrefour que piétinent, pauvres rossinantes, les vers de Thomas Kearns, alias Théodore Patate.

Thomas (ou Théodore Patate) donne la juste mesure de ce que nous avons perdu depuis quelques décennies de ces solitudes de jadis, soucieuses de s’isoler du temps pour le mieux voir passer dans sa lenteur insaisissable. Une certaine élévation d’âme s’y ensevelit, sous les gravats d’une grandiloquence mêlée de dérisoire et d’un nuage de poussière aux allures d’effets spéciaux voilant les combines occultes d’un tour de magie libérateur. Qui sait lire les poèmes de Patate comme il se doit est à même de déceler la subtile opération magique qui s’y joue. Opération qui sans ambages fait résonner en notre mémoire ces mots du poète irlandais Paul Muldoon : « La forme est une camisole de force, à l'image de ce qu 'était une camisole de force pour Houdini. »

 

Patate, nous te levons notre chapeau et le remettons derechef parce que, sacrebleu, il fait froid. Toute l'équipe de Moult éditions te salue.

© Photo : Marie-Josée Marcotte

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